Plein de dos le ces bactéries…
Aujourd’hui je vous présente des résultats parus dans European Spine Journal, une revue scientifique dédiée à la neurologie et très réputée. Ces résultats ont fait grand bruit dans les médias, mais pourraient encore faire parler dans les années à venir. Et voici pourquoi.
Traiter les lombalgies par antibiotiques
Il s’agit d’un potentiel traitement non chirurgical des lombalgies, ces maux de dos dont souffrent un grand nombre de personnes. L’originalité et tout l’intérêt du traitement est qu’il n’est pas invasif, pas de chirurgie donc, mais de simples antibiotiques seraient efficaces!
Et oui ! Car selon les chercheurs en blouse blanche, le coupable de ces maux de dos ne serait autre que Propionibacterium acnes. Il s’agit d’une bactérie très commune sur la peau humaine, entre autre impliquée dans l’acné, d’où son nom. D’après les scientifiques cette bactérie pourrait être responsable de 40% des lombalgies chroniques!
De études en laboratoire difficiles
Mais alors pourquoi cette avancée médicale n’arrive qu’aujourd’hui me direz-vous ? Et bien les conditions nécessaires à cette découverte sont assez difficiles à réunir. Il faut tout d’abord travailler sur des biopsies vertébrales, que l’on ne pratique pas systématiquement sur les patients à cause des risques. Et de plus P. acnes est une bactérie difficile à cultiver, son temps de croissance nécessaire pour l’étude est par exemple de près de 2 semaines, contre 1 journée pour une bactérie comme Escherichia coli. Pas facile donc.
Voyons maintenant les résultats des hôpitaux universitaires plus en détails. La première étude publiée concernait l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) qui montrait des images caractéristiques chez certains patients atteints de lombalgies chroniques. Bien que ces IRM ne soient pas très spécifiques une corrélation importante avec la présence de bactérie a été démontrée.
La deuxième étude s’intéressait quant à elle au traitement, et a montré que de simples antibiotiques très classiques en médecine permettent de traiter de manière probante près de la moitié des patients, en réduisant ainsi les douleurs. Et il faut noter que l’état des sujet c’est encore amélioré dans le temps, ce qui pourrait être expliqué par une reconstruction de la structure osseuse chez les patients sous antibiotiques après élimination des bactéries.
Le chiffre à noter sont que 61 patients inclus dans l’étude hospitalière, ce qui hélas est peu, des études complémentaires sont donc nécessaires. Et elles auront lieu car le potentiel de cette découverte est énorme tant le nombre de personnes souffrant de mal de dos chronique est important. S’agirait-il d’une épidémie de P. acnes ?
Une avancée médicale d’importance
Comme je vous l’ai dit il est fort probable qu’on entende encore parler de ces études. Elles rappellent étrangement d’autres travaux qui avaient montrés que les ulcères gastriques étaient dus à une bactérie et non au stress contrairement à ce que l’on pensait. De nos jours la plupart des ulcères gastriques sont traités par antibiotiques uniquement. Et vous savez quoi ? Les chercheurs à l’origine de ces travaux avaient obtenus un prix Nobel de médecine à l’époque.
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